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La discrète fin du partenariat de Scienc

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Le directeur de l’école, Mathias Vicherat, a annoncé par téléphone aux seuls élus étudiants que le financement de bourses par TotalEnergies ne serait pas reconduit. 

Depuis le 1er janvier, TotalEnergies ne fait plus partie des mécènes de Sciences Po. La décision de ne pas reconduire un partenariat vieux de près de vingt ans n’a été communiquée qu’au cours de la première semaine d’avril, en toute discrétion. Mathias Vicherat, le nouveau directeur de l’école, a lui-même téléphoné aux représentants étudiants, dont Titouan Le Bouard, de l’Institut d’études politiques de Paris (UNEF). « Il m’a dit que Total arrêtait, et qu’il était en train de chercher de nouveaux financements auprès d’autres entreprises », relate l’étudiant.

Au Monde la direction fait savoir qu’il s’agit d’une « décision conjointe » de ne pas renouveler la convention, sans « aucune raison spécifique ». « C’est la vie classique des partenariats à Sciences Po, il y a une forme de turnover », ajoute-t-on.

Cette grande pudeur interroge sur les raisons qui ont conduit à mettre fin à cette collaboration. L’histoire remonte au début des années 2000, lorsque l’ex-directeur, Richard Descoings, crée une nouvelle voie d’entrée pour imposer plus de diversité sociale dans l’école. Venus de lycées de l’éducation prioritaire, les nouvelles recrues sélectionnées par un oral sont dotées de bourses financées en partie par le géant français du pétrole, Total.

Progressivement, le mécène a fait sa place en finançant, à travers sa fondation, des bourses d’excellence pour les étudiants internationaux du master affaires publiques et du programme Europe-Afrique. A partir de 2011, Total « participe activement » au club OMER (Observatoire mondial des enjeux et des risques) et « soutient » le Centre d’études et de recherches internationales (CERI), rappelle un communiqué de presse de l’établissement, qui saluait alors la signature d’un nouveau « partenariat stratégique » sur trois ans. Plus récemment, entre 2017 et 2021, l’entreprise a participé au lancement du programme « premier campus » destiné à des lycéens boursiers pour les préparer à leur entrée dans l’enseignement supérieur.

Double discours 

« La convention devait prendre fin en décembre 2020, mais, à la demande de Sciences Po, nous l’avons prolongée par un avenant d’une durée d’un an pour faire face à la précarité générée par la crise sanitaire », précise Jacques-Emmanuel Saulnier, délégué général de la fondation TotalEnergies, qui chiffre à 200 000 euros l’apport annuel de l’entreprise. « Sciences Po a estimé que la mise en œuvre des conventions d’éducation prioritaire pouvait se pérenniser avec d’autres partenariats, poursuit-il. En plus de quinze ans, on a fait de très belles choses ensemble, et nous allons désormais faire bénéficier d’autres structures de nos allocations. » La porte reste néanmoins ouverte, ajoute le délégué général, qui se dit disposé à « s’asseoir de nouveau autour de la table si la direction de l’établissement le souhaite ».


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Le directeur de l’école, Mathias Vicherat, a annoncé par téléphone aux seuls élus étudiants que le financement de bourses par TotalEnergies ne serait pas reconduit. 

Depuis le 1er janvier, TotalEnergies ne fait plus partie des mécènes de Sciences Po. La décision de ne pas reconduire un partenariat vieux de près de vingt ans n’a été communiquée qu’au cours de la première semaine d’avril, en toute discrétion. Mathias Vicherat, le nouveau directeur de l’école, a lui-même téléphoné aux représentants étudiants, dont Titouan Le Bouard, de l’Institut d’études politiques de Paris (UNEF). « Il m’a dit que Total arrêtait, et qu’il était en train de chercher de nouveaux financements auprès d’autres entreprises », relate l’étudiant.

Au Monde la direction fait savoir qu’il s’agit d’une « décision conjointe » de ne pas renouveler la convention, sans « aucune raison spécifique ». « C’est la vie classique des partenariats à Sciences Po, il y a une forme de turnover », ajoute-t-on.

Cette grande pudeur interroge sur les raisons qui ont conduit à mettre fin à cette collaboration. L’histoire remonte au début des années 2000, lorsque l’ex-directeur, Richard Descoings, crée une nouvelle voie d’entrée pour imposer plus de diversité sociale dans l’école. Venus de lycées de l’éducation prioritaire, les nouvelles recrues sélectionnées par un oral sont dotées de bourses financées en partie par le géant français du pétrole, Total.

Progressivement, le mécène a fait sa place en finançant, à travers sa fondation, des bourses d’excellence pour les étudiants internationaux du master affaires publiques et du programme Europe-Afrique. A partir de 2011, Total « participe activement » au club OMER (Observatoire mondial des enjeux et des risques) et « soutient » le Centre d’études et de recherches internationales (CERI), rappelle un communiqué de presse de l’établissement, qui saluait alors la signature d’un nouveau « partenariat stratégique » sur trois ans. Plus récemment, entre 2017 et 2021, l’entreprise a participé au lancement du programme « premier campus » destiné à des lycéens boursiers pour les préparer à leur entrée dans l’enseignement supérieur.

Double discours 

« La convention devait prendre fin en décembre 2020, mais, à la demande de Sciences Po, nous l’avons prolongée par un avenant d’une durée d’un an pour faire face à la précarité générée par la crise sanitaire », précise Jacques-Emmanuel Saulnier, délégué général de la fondation TotalEnergies, qui chiffre à 200 000 euros l’apport annuel de l’entreprise. « Sciences Po a estimé que la mise en œuvre des conventions d’éducation prioritaire pouvait se pérenniser avec d’autres partenariats, poursuit-il. En plus de quinze ans, on a fait de très belles choses ensemble, et nous allons désormais faire bénéficier d’autres structures de nos allocations. » La porte reste néanmoins ouverte, ajoute le délégué général, qui se dit disposé à « s’asseoir de nouveau autour de la table si la direction de l’établissement le souhaite ».


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