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Notre critique du documentaire Andrée Pu

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Andrée Putman, sa silhouette pincée, sa maigreur chic, son cran stylisé pour un meilleur profil très film noir, sa voix rauque de fumeuse de Gitanes, son phrasé particulier, un peu lent, aux mots choisis et à l’assurance mêlée d’une certaine fraîcheur. Un paradoxe vivant entre la grande bourgeoise type, comme sa famille de banquiers et notables érudits d’origine lyonnaise, et la révolutionnaire des formes et des usages qui a connu les riches heures du Palace en 1978, avec Yves Saint Laurent encore beau, Karl Lagerfeld encore brun, Sonia Rykiel en rousse éternelle, Michel Berger tout jeune, Kenzo immuable, Helmut Berger si magnétique. Bref, une figure des années 1980 dont la vie et l’œuvre sont intimement mêlées. Et dont la signature évoque autant une femme hiératique, droite comme un «I», qu’une salle de bains au strict damier noir et blanc.


Regard direct sous la mèche


C’est un très beau documentaire que Saléha Gherdane lui consacre, Andrée Putman, la grande dame du design, une vraie leçon d’art et de vie conçue pour Arte, portée par la voix de sa fille Olivia qui dirige aujourd’hui son atelier (son fils, le galeriste Cyrille Putman, n’apparaît qu’au générique final). Aucune critique ni dissonance dans ce portrait didactique d’une icône dont la tenue, les yeux très bleus, le regard direct sous la mèche, semblent d’ailleurs dissuader toute contradiction. Andrée Putman (1925-2013) devient plus belle avec l’âge, avec de vraies rides de guerrière, son nez d’empereur romain, son allure ciselée comme un dessin, son pas résolu d’équilibriste (elle a eu un terrible accident de vélo à 20 ans).


Obsession de la perfection


Qu’il soit designer star et éternel enfant comme Philippe Starck, de vingt-

quatre ans son cadet ; styliste et dandy comme Vincent Darré, qui expose

«Le Chic!» au Mobilier national jusqu’au 29 janvier ; historienne du design comme Anne Bony ; galeriste comme Ralph Pucci: tous saluent ce cocktail étrange entre classicisme et avant-garde qui a fait la gloire de cette autodidacte intuitive, cachée dans une femme du monde.


Par une construction précise et claire, ce film raconte l’avènement d’une fille de pianiste élevée dans la beauté romane de l’abbaye cistercienne de Fontenay, incroyable propriété familiale et une certaine idée du sublime. Puis le façonnage d’une épouse à l’allure sage des années 1960, petit cardigan à boutons et mise en plis, qui regarde son époque, voit les oubliés de l’histoire de l’art et fait revivre les maîtres de l’Art déco, Mallet-Stevens, Jean-Michel Frank, Eileen Gray, Mariano Fortuny. Qui participe, à 43 ans, à l’aventure populaire de Prisunic. Qui fait face à l’adversité conjugale avec sa curiosité, son audace de bien-née, sa créativité très singulière, à la fois pragmatique et théâtrale. Qui crée en solitaire le premier loft, nouvelle conception de l’espace ouvert, à Saint-Germain-des-Prés en 1978, et se réinvente à 55 ans entre obsession de la perfection et volonté de simpl«Le beau au prix du laid»


Comment Andrée Christine Aynard, née en 1925 dans le 6e arrondissement de Paris, garde son nom marital après la séparation d’avec son mari, le collectionneur Jacques Putman, conserve leurs artistes communs, oublie le prénom plus féminin de Christine, se synthétise et devient cette lionne du design capable de séduire Mme Pastor, fortune de Monaco, en un tour de collier.


Andrée Putman ne sait pas dessiner, mais comprend tout de l’espace, résume son ancien collaborateur et architecte, l’Américain Elliott Barnes. Reprenant la devise de Prisunic, «le beau au prix du laid», Andrée Putman utilise des matériaux humbles pour donner un autre sens au chic: le carrelage noir et blanc de ses salles de bains iconiques du Morgans Hotel de New York (il faut des calculs infinis pour n’en couper aucun), une commande clef en 1984 de ses amis du Club 54, le gris bleuté du Concorde dont elle fait un trophée design en 1993, le papier kraft gaufré qui devient un porte-serviette minimaliste… Tout cela est rentré dans notre vocabulaire.


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Andrée Putman, sa silhouette pincée, sa maigreur chic, son cran stylisé pour un meilleur profil très film noir, sa voix rauque de fumeuse de Gitanes, son phrasé particulier, un peu lent, aux mots choisis et à l’assurance mêlée d’une certaine fraîcheur. Un paradoxe vivant entre la grande bourgeoise type, comme sa famille de banquiers et notables érudits d’origine lyonnaise, et la révolutionnaire des formes et des usages qui a connu les riches heures du Palace en 1978, avec Yves Saint Laurent encore beau, Karl Lagerfeld encore brun, Sonia Rykiel en rousse éternelle, Michel Berger tout jeune, Kenzo immuable, Helmut Berger si magnétique. Bref, une figure des années 1980 dont la vie et l’œuvre sont intimement mêlées. Et dont la signature évoque autant une femme hiératique, droite comme un «I», qu’une salle de bains au strict damier noir et blanc.


Regard direct sous la mèche


C’est un très beau documentaire que Saléha Gherdane lui consacre, Andrée Putman, la grande dame du design, une vraie leçon d’art et de vie conçue pour Arte, portée par la voix de sa fille Olivia qui dirige aujourd’hui son atelier (son fils, le galeriste Cyrille Putman, n’apparaît qu’au générique final). Aucune critique ni dissonance dans ce portrait didactique d’une icône dont la tenue, les yeux très bleus, le regard direct sous la mèche, semblent d’ailleurs dissuader toute contradiction. Andrée Putman (1925-2013) devient plus belle avec l’âge, avec de vraies rides de guerrière, son nez d’empereur romain, son allure ciselée comme un dessin, son pas résolu d’équilibriste (elle a eu un terrible accident de vélo à 20 ans).


Obsession de la perfection


Qu’il soit designer star et éternel enfant comme Philippe Starck, de vingt-

quatre ans son cadet ; styliste et dandy comme Vincent Darré, qui expose

«Le Chic!» au Mobilier national jusqu’au 29 janvier ; historienne du design comme Anne Bony ; galeriste comme Ralph Pucci: tous saluent ce cocktail étrange entre classicisme et avant-garde qui a fait la gloire de cette autodidacte intuitive, cachée dans une femme du monde.


Par une construction précise et claire, ce film raconte l’avènement d’une fille de pianiste élevée dans la beauté romane de l’abbaye cistercienne de Fontenay, incroyable propriété familiale et une certaine idée du sublime. Puis le façonnage d’une épouse à l’allure sage des années 1960, petit cardigan à boutons et mise en plis, qui regarde son époque, voit les oubliés de l’histoire de l’art et fait revivre les maîtres de l’Art déco, Mallet-Stevens, Jean-Michel Frank, Eileen Gray, Mariano Fortuny. Qui participe, à 43 ans, à l’aventure populaire de Prisunic. Qui fait face à l’adversité conjugale avec sa curiosité, son audace de bien-née, sa créativité très singulière, à la fois pragmatique et théâtrale. Qui crée en solitaire le premier loft, nouvelle conception de l’espace ouvert, à Saint-Germain-des-Prés en 1978, et se réinvente à 55 ans entre obsession de la perfection et volonté de simpl«Le beau au prix du laid»


Comment Andrée Christine Aynard, née en 1925 dans le 6e arrondissement de Paris, garde son nom marital après la séparation d’avec son mari, le collectionneur Jacques Putman, conserve leurs artistes communs, oublie le prénom plus féminin de Christine, se synthétise et devient cette lionne du design capable de séduire Mme Pastor, fortune de Monaco, en un tour de collier.


Andrée Putman ne sait pas dessiner, mais comprend tout de l’espace, résume son ancien collaborateur et architecte, l’Américain Elliott Barnes. Reprenant la devise de Prisunic, «le beau au prix du laid», Andrée Putman utilise des matériaux humbles pour donner un autre sens au chic: le carrelage noir et blanc de ses salles de bains iconiques du Morgans Hotel de New York (il faut des calculs infinis pour n’en couper aucun), une commande clef en 1984 de ses amis du Club 54, le gris bleuté du Concorde dont elle fait un trophée design en 1993, le papier kraft gaufré qui devient un porte-serviette minimaliste… Tout cela est rentré dans notre vocabulaire.


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