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« Le jour où j’ai capturé Seif al-Islam Kadhafi »

Alors chef de milice, Ejmi al-Atiri a vu sa vie basculer lorsqu’il a arrêté le fils de Mouammar Kadhafi, un jour de novembre 2011. Il livre en exclusivité le récit de cette capture qui a sans doute changé la face de la Libye.

« Dans la nuit du 18 au 19 novembre 2011, nous avions préparé une embuscade à Wadi al-Ramal, entre la région de Wadi al-Shati et Wadi al-Hayat, avec un groupe de combattants de Zintan que je dirigeais et un autre de la tribu de Barguen, originaire du sud. Avant l’aube, vers 2 heures du matin, deux 4×4 ont surgi entre les dunes. Ils ont tenté de résister et de s’enfuir. Il y a eu quelques échanges de tirs avant qu’on ne les stoppe et ne les interpelle. Ils n’étaient pas nombreux : deux hommes dans la première voiture et quatre dans la seconde.

Dans la nuit noire, on ne voyait pas grand chose. Je suis le premier à m’être approché de leur convoi et à avoir interrogé l’un d’entre eux, qui a fini par me dire, en le pointant du doigt, « c’est Seif al-Islam ». C’était la première fois de ma vie que je le voyais en vrai. Son crâne était couvert de sable jusqu’aux sourcils, il était vêtu d’une jalabiya blanche, avec une écharpe beige autour du cou. J’étais calme mais heureux parce qu’à ce moment-là j’ai cru que l’arrestation du deuxième fils de Kadhafi allait mettre fin à la guerre, et que la rébellion allait cesser.

À lire Libye : à la recherche de Seif al-Islam Kadhafi

Quand j’ai vu qu’il était blessé et sa main entourée de bandages, j’ai tout de suite voulu le soigner, mais nous n’avions pas de trousse de premiers secours. Trois de ses doigts étaient sectionnés et il avait des plaies à l’abdomen ainsi que sur les flancs.

« Il m’a demandé de lui tirer une balle dans la tête »

 Il nous a expliqué qu’il avait survécu miraculeusement à un bombardement de l’Otan qui avait frappé et tué une vingtaine de ses gardes du corps un mois plus tôt. Il nous a assuré qu’il n’était pas en cavale mais avait prévu de se faire opérer au Niger, en sécurité, puis de revenir en Libye. 

Des médias ont prétendu qu’il nous avait proposé de l’argent en échange de sa libération, mais c’est totalement faux. Seif al-Islam n’a jamais parlé d’argent avec nous. Ce qu’il m’a demandé, c’est de lui tirer une balle dans la tête. Je lui ai dis que c’était contraire à nos principes et il a demandé à être transféré à Zintan, d’où je suis originaire. 

Nous l’avons gardé toute la nuit à notre quartier général à Ubari, et on a demandé à ce qu’on nous envoie un avion civil pour le transporter vers Zintan, à 170 kilomètres de Tripoli. Nous avons préparé une salle d’opération et fait venir des chirurgiens de haut niveau pour opérer sa main en très mauvais état. Le procureur général et la police judiciaire étaient informés. 

Le lendemain de son atterrissage à Zintan, il a été opéré pendant plus de quatre heures. 

Mais il a eu besoin d’un suivi médical quotidien pendant près de deux mois. 


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« Le jour où j’ai capturé Seif al-Islam Kadhafi »

Alors chef de milice, Ejmi al-Atiri a vu sa vie basculer lorsqu’il a arrêté le fils de Mouammar Kadhafi, un jour de novembre 2011. Il livre en exclusivité le récit de cette capture qui a sans doute changé la face de la Libye.

« Dans la nuit du 18 au 19 novembre 2011, nous avions préparé une embuscade à Wadi al-Ramal, entre la région de Wadi al-Shati et Wadi al-Hayat, avec un groupe de combattants de Zintan que je dirigeais et un autre de la tribu de Barguen, originaire du sud. Avant l’aube, vers 2 heures du matin, deux 4×4 ont surgi entre les dunes. Ils ont tenté de résister et de s’enfuir. Il y a eu quelques échanges de tirs avant qu’on ne les stoppe et ne les interpelle. Ils n’étaient pas nombreux : deux hommes dans la première voiture et quatre dans la seconde.

Dans la nuit noire, on ne voyait pas grand chose. Je suis le premier à m’être approché de leur convoi et à avoir interrogé l’un d’entre eux, qui a fini par me dire, en le pointant du doigt, « c’est Seif al-Islam ». C’était la première fois de ma vie que je le voyais en vrai. Son crâne était couvert de sable jusqu’aux sourcils, il était vêtu d’une jalabiya blanche, avec une écharpe beige autour du cou. J’étais calme mais heureux parce qu’à ce moment-là j’ai cru que l’arrestation du deuxième fils de Kadhafi allait mettre fin à la guerre, et que la rébellion allait cesser.

À lire Libye : à la recherche de Seif al-Islam Kadhafi

Quand j’ai vu qu’il était blessé et sa main entourée de bandages, j’ai tout de suite voulu le soigner, mais nous n’avions pas de trousse de premiers secours. Trois de ses doigts étaient sectionnés et il avait des plaies à l’abdomen ainsi que sur les flancs.

« Il m’a demandé de lui tirer une balle dans la tête »

 Il nous a expliqué qu’il avait survécu miraculeusement à un bombardement de l’Otan qui avait frappé et tué une vingtaine de ses gardes du corps un mois plus tôt. Il nous a assuré qu’il n’était pas en cavale mais avait prévu de se faire opérer au Niger, en sécurité, puis de revenir en Libye. 

Des médias ont prétendu qu’il nous avait proposé de l’argent en échange de sa libération, mais c’est totalement faux. Seif al-Islam n’a jamais parlé d’argent avec nous. Ce qu’il m’a demandé, c’est de lui tirer une balle dans la tête. Je lui ai dis que c’était contraire à nos principes et il a demandé à être transféré à Zintan, d’où je suis originaire. 

Nous l’avons gardé toute la nuit à notre quartier général à Ubari, et on a demandé à ce qu’on nous envoie un avion civil pour le transporter vers Zintan, à 170 kilomètres de Tripoli. Nous avons préparé une salle d’opération et fait venir des chirurgiens de haut niveau pour opérer sa main en très mauvais état. Le procureur général et la police judiciaire étaient informés. 

Le lendemain de son atterrissage à Zintan, il a été opéré pendant plus de quatre heures. 

Mais il a eu besoin d’un suivi médical quotidien pendant près de deux mois. 


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